Pistes et plateformes de chantier

Les chantiers nécessitent la création d’une piste d’accès et éventuellement d’une plateforme de travail.

Dans certains cas, les plateformes en matériaux non liés ou souples seront fortement endommagées par la circulation d’engins très lourds et la présence de chenilles crantées sur ces engins, ou par des intempéries sévères, si en outre cette plateforme doit être utilisée pendant longtemps.

Afin d’éviter des réfections en cours de chantier de cette plateforme, qui aura une incidence sur le planning, sur les quantités de matériaux à utiliser et sur le coût, il peut être judicieux d’envisager une structure en béton coulé en place (armé ou fibré pour résister aux charges importantes) qui constituera le revêtement.

Cette solution permet en outre un confort de travail accru (puisque sans orniérage, boues ou poussières), une productivité améliorée et est financièrement compétitive (gain en entretien structurel vs investissement initial).

Chaussées composites (BAC ou dalles goujonnées sur GB)

Les chaussées composites sont composées d’un revêtement en béton collé sur une couche de grave bitume. Ceci permet d’obtenir une chaussée monolithique, dont la couche de grave bitume apporte déformabilité, résistance à la fatigue et régularité du support pour la couche en béton, et dont la couche en béton apporte rigidité et pérennité. Cette structure permet de réduire l’épaisseur de la couche de roulement, et le comportement est d’autant plus satisfaisant que les couches sont collées entre elles.
On peut également obtenir une structure « sandwich » en mettant en œuvre un béton bitumineux très mince qui permet d’obtenir un confort de circulation accru et assure une étanchéité de la surface propice à la durabilité des couches sous-jascentes.

Béton de ciment mince collé (BCMC) 

Les structures en BCMC sur une couche bitumineuse ont été conçues spécifiquement pour remédier durablement au problème d’orniérage des chaussées bitumineuses.
La technique du BAC consiste à fraiser ou à raboter la structure bitumineuse dégradée sur une épaisseur adéquate et à mettre en œuvre, après nettoyage de la surface, une couche mince de béton de ciment (10 à 12 6 à 10 cm pour les chaussées routières construites sur des plateformes PF3) qui adhère parfaitement à la couche bitumineuse résiduelle sous-jacente.

Bibliographie

  • • Le béton de ciment mince collé, BCMC –  Une solution durable contre l’orniérage ; CIMBÉTON – T 60.
  • • Le Béton de Ciment Mince Collé – Conception et dimensionnement ; CIMBETON – T 61.
  • • « Du Béton de ciment mince collé sur l’A9 » Estelle Ragusin, Cécile Giacobi, Thierry Andrieu, Frédéric Ségalou, J. Mallet, RGRA n° 871, novembre 2008.

Béton armé continu (BAC) 

La technique du BAC a été développée dans la fin des années 60 en Belgique et importée en France au début des années 80.
Elle consiste à transférer les efforts générés par la rétractation du béton, dont la résistance à la traction est faible, à un système d’armatures longitudinales incorporées au béton dont la résistance à la traction est très élevée. Le BAC permet ainsi de s’affranchir des joints transversaux de dilatation, et offre ainsi, grâce à l’absence de joints, aux usagers un grand confort de roulement avec son uni irréprochable.
Reconnue pour ses performances dans le domaine autoroutier, elle peut être appliquée sur un giratoire, sur des pistes cyclables,…

Bibliographie

  • Bases techniques : Concept du Béton Armé Continu BAC ; CIMBÉTON – extrait de Routes Info n°5.

Dalles en béton goujonnées ou non 

Cette technique respecte au mieux le comportement naturel du béton en proposant des dalles délimitées par des joints qui permettront de canaliser les mouvements du béton (retrait / flexion). Lorsque les sollicitations dues au trafic sont importantes, et afin de maitriser les mouvements entre les dalles, ces dalles peuvent être « raccordées » entre elles par des goujons qui permettent le transfert de charge entre elles et contribuent à la pérennité des joints.

Tunnels

Pour les tunnels routiers et ferroviaires, les radiers sont souvent réalisés en béton. Dès lors quoi de plus simple que de proposer un revêtement du même type pour la circulation ? D’autant que dans cet espace confiné, les solutions tout-en-un, intégrant les trottoirs et évacuation des eaux, existent et sont extrêmement faciles à mettre en œuvre. Par ailleurs, la chaussée béton, claire, sûre et durable, permet également de renforcer la sécurité des usagers et d’optimiser l’éclairage.

Travaux ferroviaires

Pour des liaisons à grande vitesse, la voie en béton sans ballast est une alternative intéressante. En effet, si son coût d’installation est plus élevé que celui de la voie traditionnelle en ballast, les surcoûts sont rapidement amortis grâce à une diminution importante des frais d’exploitation et à une plus grande disponibilité de la voie. Ce constat est particulièrement vérifié dans les zones à fortes déclivités, ou à très grandes vitesse.
La voie béton est une superstructure où le ballast, susceptible de se tasser, est remplacé par la superposition de couches d’assise en béton de raideurs décroissantes pour assurer les mêmes fonctions que la voie traditionnelle.

Voies agricoles, forestières ou viticoles

Ces voies à faible trafic supportent toutefois de lourdes charges. Peu sujettes au croisement de véhicules, elles doivent être étroites pour limiter les emprises. Elles doivent également résister aux intempéries et permettre un accès par tout temps.
La réalisation de voiries en béton permet de répondre à ces attentes pour plusieurs raisons.
Des raisons techniques :
– polyvalence : fonction circulation conjuguée à une fonction hydraulique ;
– solidité et résistance à l’érosion ;
– matériel de réalisation peu encombrant ;
– sécurité et adhérence.
Des raisons économiques :
– durabilité ;
– coût d’entretien réduit ;
– absence de fossés, de buses et d’accotements, et donc un gain sur le foncier.
Ainsi, la technique des voiries agricoles en béton est une politique d’aménagement à long terme des zones agricoles.

Parkings poids lourds

Sur les aires très fréquentées réservées aux poids lourds, les couches de roulement sur les zones de stationnement sont soumises à rude épreuve. Avec le temps, les problèmes d’orniérage et de poinçonnement, les inévitables fuites d’hydrocarbures des poids lourds, imposent des travaux d’entretien plus importants et coûteux sur les enrobés. Pour éviter ces désagréments pour les usagers, des techniques en béton sont à envisager, telles le BCMC, par exemple.

Plateformes industrielles et de stockage

Du fait de l’ampleur et de la nature de la circulation (camions, chariots élévateurs), un réseau de voirie important entoure les bâtiments industriels. Le poids des engins soumet les chaussées à des efforts énormes qui mènent à l’orniérage, voire à l’affaissement. En la matière, le béton a des arguments pertinents à présenter aux chaussées d’accès, zones de stockage, de manutention et de chargement.