Pour une chaussée en béton, la réalisation de joints est un gage de réussite. En effet, le béton est un matériau qui se déforme, et s’allonge ou se rétracte en fonction de la température, et il convient de laisser une certaine liberté aux mouvements induits.
Il y a quatre raisons à la réalisation systématique des joints sur les revêtements en béton destinés à être circulés par des charges généralement agressives :
- 1. localiser et maîtriser la fissuration induite par les retraits du béton de ciment (hydratation du ciment et surtout thermique et hygrométrique) empêchés par le frottement sur le support ;
- 2. réduire les épaufrures de surface au passage de charges en rendant la surface de la fissure orthogonale à la surface de roulement à son voisinage ;
- 3. faciliter la mise en place et l’entretien d’une étanchéité de surface des revêtements ainsi construits ;
- 4. assurer le transfert de charge entre les dalles ou la dilatation de la chaussée (cas du BAC notamment).
En l’absence de circulation lourde (voies piétonnes ou cyclables, trottoirs non circulés, etc.), on peut ne pas faire de joints : il faut pour cela que le maître d’ouvrage et les utilisateurs soient prêts à accepter une fissuration irrégulière et que le support soit adapté à l’absence d’étanchéité : il doit être insensible à l’eau ou être particulièrement drainant.
Les principaux types de joints selon leur positionnement sont les suivants :
– perpendiculairement au sens du trafic on trouve les joints transversaux. Ils peuvent être de retrait, de construction, ou de dilatation.
– parallèlement au sens du coulage du béton, généralement le sens du trafic, on trouve les joints longitudinaux. Ils peuvent être de retrait, de construction ou de dilatation.
La réalisation des joints
Selon le trafic poids lourds supporté par la chaussée (en PL par jour et par sens de circulation), plusieurs procédés sont envisageables pour les joints transversaux.
– Joint moulé ou interposition de dispositif physique dans le béton frais, pour des voies piétonnes, zone de stationnement de véhicules légers, voirie agricole et voie de lotissement.
– Joint de retrait scié mais non goujonné, dès qu’il y a circulation notable de poids lourds.
– Joint transversal de retrait scié et goujonné pour les zones fortement circulées par les poids lourds.
– Joint longitudinal conjugué avec ou sans fer de liaison entre dalles .
– Joints de reconstruction partielle de dalle.
Garnissage ou colmatage des joints
Le garnissage assure une double fonction :
1. Assurer l’étanchéité aux eaux de pluie et de ruissellement.
2. Eviter l’entrée de corps durs (gravillons essentiellement) dans le joint lorsqu’il est ouvert par de basses températures, qui en feraient éclater les lèvres lorsque le joint serait refermé par de plus fortes températures, voire provoquer un flambement de structures minces notamment.
Le garnissage peut être réalisé soit par un produit bitumineux coulé à chaud soit par un produit profilé préformé.